Adieu Cambridge, adieu l’Angleterre. Nous nous reverrons pour les fêtes. Pour le moment la Californie m’attend et surtout Westend University. Ce voyage m’inquiétait autant qu’il m’excitait. C’était un nouveau départ, une nouvelle étape. Et mon seul regret était de ne pas avoir pu mettre plus de livres dans ma valise. Il avait fallu que mes parents réussissent à me convaincre que je pourrais en acheter sur place. Que les américains étaient des personnes civilisées, qu’ils avaient des librairies et des bibliothèque. Je ne manquerais de rien. Et ils avaient raison. Tout s’était parfaitement déroulé. Le voyage, mon arrivée, mon installation dans ma nouvelle maison, ma nouvelle chambre. J’avais du mal à me rendre compte qu’il ne s’agissait pas d’un rêve.

Ma première journée fut exténuante. Après des heures de rangement, je m’étais écroulée dans mon lit. Le changement d’heure n’avait pas aidé et une grasse matinée n’était pas la mal venue. Mais pas trop longtemps non plus. Car j’avais rendez-vous avec ma cousine, Louison. Dès que j’avais su que je ferais mon année à Westend University, j’avais écrit à ma cousine pour la prévenir. Après tout, c’était elle la première qui m’avait parlé de cet endroit. Et je savais qu’elle y serait à la rentrée. Elle connaissait mieux Los Angeles. Ainsi, elle m’avait proposé de me faire visiter la ville, et de passer du temps ensemble à mon arrivée. D’où ce fameux rendez-vous.

Je ne voulais pas décevoir Louison. Je choisi ma tenue du jour avec grand soin et n’oubliait pas de me maquiller. Pas trop, mais assez pour effacer quelques imperfections. Je n’avais aucune idée d’où elle avait prévu d’aller précisément dans Los Angeles. Mais c’était un peu de la journée pour moi que de découvrir la ville. Puis j’étais contente de pouvoir passer du temps avec ma cousine. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vues. A l’heure prévu, je rejoignis Louison à l’endroit que nous avions convenue.

- Bonjour, ma chère cousine, comment vas-tu ?

En effet, après tout ce temps sans se voir, on peut dire que ces retrouvailles pouvaient semblaient un peu froides, cordiales. Mais je me voyais mal me jeter dans les bras de ma cousine et je crois qu’il en était de même pour elle. Une salutation, un sourire, cela suffisait, n’est-ce pas ?

- Je suis désolé pour le retard, j’espère ne pas t’avoir fait trop attendre.

En réalité, je n’étais pas en retard, ni en avance d’ailleurs, pile à l’heure. Mais étant donné que Louison était arrivée avant moi, j’estimais être en retard et donc lui devoir des excuses pour l’avoir fait patienter. Ce n’était pas poli de faire attendre, même des personnes de sa famille.

Faisant défiler ses dernières actualités instagram, Louison attendait sa cousine à l'arrêt de bus qui la déposerait. Elles auraient pu partir ensembles de leur université pour faire le trajet jusqu'à Los Angeles, mais l'aînée s'y trouvait déjà depuis la veille au soir puisqu'elle avait été à l'anniversaire d'un de ses amis. La fin de l'été s'annonçait en douceur mais certainement pas celle de leurs fêtes. Coupler travail et distractions lui avait toujours plus plu que ces longues journées de vacances pendant lesquelles elle se sentait désœuvrée.

Elle avait passé juillet en stage dans un grand cabinet d'avocat britannique et deux semaines d’août comme assistante chez un trader, qui se trouvait être l'un de ses professeurs, à New York. Ce quotidien animé, sans pause, la plongeait dans un gouffre d'adrénaline qui la galvanisait et elle avait parfois songé, lorsqu'elle avait le temps, reposant une seconde sa tête sur le fauteuil de l'avion qu'elle prenait comme d'autres monteraient dans un bus, à quel point c'était tout ce qu'elle voulait. À quel point elle l'obtenait déjà.

Une silhouette se détacha des autres à travers les passants ; Joséphine, de quelques années sa cadette, débarquait de leur Angleterre natale pour une première année dans le supérieur à la W.U. Louison avait été ravie de la voir faire ce choix vers lequel elle l'avait orientée. Pour elle c'était à l'heure actuelle l'offre de formation la plus performante, et elle voulait le meilleur pour sa famille. La licence de lettres modernes n'était peut-être pas la plus glorieuse qu'on puisse imaginer, mais elle aussi s'était réorientée. Ce n'était pas une fin en soi.

« - Bonjour, ma chère cousine, comment vas-tu ? Je suis désolé pour le retard, j’espère ne pas t’avoir fait trop attendre.

Louison l'étreignit en lui répondant. Très américain, ils étaient aussi peu démonstratifs dans leur cercle qu'il faudrait l'être ici, mais bousculer un peu la nouvelle venue lui donnerait le ton.

- Jo' ! Ne t'inquiète pas, j'arrivais à peine. Très bien et toi ? Tu as fait bon voyage ?

Elle savait que ces discussions préliminaires étaient nécessaires, mais elles ne se donneraient pas en pleine rue entre deux statues immobiles. Le marbre se mit en mouvement.

- Ça te dirait qu'on aille prendre une glace ? Je sais où aller, suis-moi.

Tout en marchant, elle poursuivit sur sa lancée, prête à la briefer sur ce qui l'attendait dès que l'occasion se présenterait. Elle se sentait comme une éleveuse débourrant son poulain le plus prometteur. Il faudrait le longer avant de pouvoir le monter, mais certains rythmes étaient plus soutenus que d'autres.

- Alors, quelles sont tes premières impressions ? »

Une question des plus anodines pourtant ô combien importante.

Alors ça, pour une surprise, s’en était une belle. Pas la présence de Louison, hein, j’étais heureuse de revoir ma cousine, mais je savais qu’elle m’attendait, donc pas de surprise. Par contre, cette accolade ? Pour le coup, on pouvait dire que je ne l’avais pas vue venir. Ma cousine s’approcha sans crier gare pour me serrer contre elle. Autant, je savais que les américains avaient tendance à être très tactile. Mais venant de Louison ? Elle avait définitivement passé plus de temps ici que je ne l’avais imaginé. Ou plus exactement, ce temps passé en Californie avait eu plus d’influence sur elle que je ne l’aurais cru. Est-ce que j’allais devenir comme ça aussi ? Etrangement, cette idée ne me plaisait que moyennement.

Je restai figée un instant, après l’accolade avant de me reprendre. Je ne fis pas de commentaire à ce sujet, mais je crois que Louison avait bien compris qu’elle venait de me secouer. C’était peut-être le but d’ailleurs. Je lui adressai un sourire timide alors qu’elle me disait de ne pas m’excuser pour le retard. Apparemment, elle ne m’avait pas attendu bien longtemps, ce qui me rassurait grandement. Je hochai la tête avant de répondre :

- Je vais très bien aussi, merci ! Cela faisait longtemps que j’avais fait un trajet aussi long en bus. Ca s’est bien passé, aucun problème.

Il ne fallait pas croire, sous prétexte que mes parents avaient des moyens, que je n’avais jamais pris le bus de ma vie. Bien au contraire, comme beaucoup de jeune, j’avais pris les transport en commun durant ma scolarité pour me rendre au collège et au lycée. Ou pour voyager un peu. Bref, avant d’avoir son permis de conduire, c’était la meilleure option de transport. Un instant perdue dans mes pensées, cela me pris quelques secondes avant de réaliser que Louison venait de me poser une question. Je paupières papillonèrent, signe que je revenais sur terre :

- Oh oui ! Bien sûr, avec plaisir.

Est-ce que j’avais vraiment eu le choix ? Louison m’entraînait déjà dans les rues de Los Angeles en direction de sa bonne adresse. Je ne cherchais pas forcément à faire la conversation, j’étais plus captivée par ces paysages nouveau autour de moi. Oubliant presque la présence de mon interlocutrice. Mais cette dernière me rappela vite à l’ordre.

- De quoi ? De Westend City, Westend University, les études ou Los Angeles ?

C’était une véritable question, je ne me moquais pas de Louison, mais peut-être me parlait elle d’une espèce de mix de tout ça. De toute façon, pour le moment, je n’avais pas eu l’occasion de faire un tour à Westend City, et je venais d’arriver à Los Angeles, donc c’était un peu tôt pour se faire un avis, je décidais donc de répondre en ce qui concernait l’université. Au pire, si la question de Louison portait sur autre chose, elle pourrait toujours l’affiner par d’autre interrogation après ma réponse.

- Et bien, la météo déjà. Qui aurait cru que le ciel était bleu derrière tous ces nuages ?

Attention, Josephine Hightower donne dans l’humour ! C’était assez cliché de dire qu’il ne faisait jamais beau en Angleterre, mais il est vrai qu’il y avait sûrement plus de jours pluvieux que de jours ensoleillé. Ou tout du moins, on ne voyait pas aussi souvent le soleil.

- Plus sérieusement, j’ai du mal à me faire un avis pour le moment. Tout va tellement vite. L’université est tellement grande, je n’ai pas eu le temps de faire tout le tour du campus. Et je suis un peu perdue dans ces histoires de confréries. Moi qui pensait que j’allais venir ici simplement pour étudier, il semblerait que la vie étudiante est plus complexe que ça.

Je lâchai un petit soupire. Ma cousine devait se douter que la sociabilité n’était pas mon domaine d’expertise. Avec elle, ça allait, parce que nous nous connaissions depuis toute petites. Parce qu’elle était ma cousine et j’avais l’habitude de lui parler, mais ce n’était pas le cas avec tout le monde.

Elles tournèrent dans une petite rue moins encombrée que les allées plus larges. Le glacier auquel voulait aller Louison se trouvait tout près, mais c'était agréable de marcher dans un cadre plus intime qu'entourées par la foule.

« - Plus sérieusement, j’ai du mal à me faire un avis pour le moment. Tout va tellement vite. L’université est tellement grande, je n’ai pas eu le temps de faire tout le tour du campus. Et je suis un peu perdue dans ces histoires de confréries. Moi qui pensait que j’allais venir ici simplement pour étudier, il semblerait que la vie étudiante est plus complexe que ça.

Le sourire de Louison s'accrut. Que Joséphine ne s'inquiète pas trop, elle aurait la meilleure des professeures pour lui expliquer toute la complexité de leurs systèmes. Elle l'observait depuis des années, surplombant les autres du haut de sa tour, ce qui lui en donnait une vue imprenable. Depuis son poste son objectivité se perdait, mais son esprit la ramenait aux autres réalités de leur monde.

- Si ça peut te rassurer, il y a des bâtiments dans lesquels tu risques de ne jamais entrer. Et tu as raison, les confréries ont une place importante ici, même si certains ne s'en rendent pas comptent. Il faut que tu réfléchisses avant de choisir celle dans laquelle tu entreras.

Prenant un autre virage elle retrouvèrent l'animation caractéristique de la ville, arrivant directement sur la terrasse de la boutique à laquelle elles se rendaient. Sa décoration vive mais sans mauvais goût, d'un kitsch contrôlé, plaisait énormément. Elles trouvèrent deux places ombragées par un parasol à motifs.

- Tu as des questions à leurs propos ? Ou je te fais une présentation complète ? »

Elle avait analysé les confréries, leurs membres, les conséquences d'intégrer chacune d'elles, avec attention au moment de choisir la sienne. En deux ans à parfaire leur considération elle avait pu les voir à l’œuvre. Elles n'avaient plus aucun secret pour elle, ou ceux-ci étaient trop bien cachés.

Louison respirait la confiance en elle. C’était là une des raisons qui me poussait à l’admirer. Face à tous mes doutes, elle souriait davantage. Pas par moquerie non, loin de là. Je savais que ma cousine n’était pas du genre à rire à mes questions. Au contraire, je crois qu’elle était contente de m’entendre m’exprimer et de pouvoir me venir en aide. Elle restait douce et tranquille. Je n’avais pas de raison de ne pas faire confiance à Louison. Après tout, elle était ici depuis plus longtemps que moi, elle avait de l’expérience dans les études supérieures.

- Si ça peut te rassurer, il y a des bâtiments dans lesquels tu risques de ne jamais entrer. Et tu as raison, les confréries ont une place importante ici, même si certains ne s'en rendent pas compte. Il faut que tu réfléchisses avant de choisir celle dans laquelle tu entreras.

Attentive et studieuse, j’aurais pu pousser le vice jusqu’à prendre des notes. Cependant, je n’avais rien pour écrire sous la main et il ne fallait pas abuser non plus. Je pouvais bien retenir ces quelques informations. Je hochai la tête pour montrer à Louison que j’étais attentive. Je ne m’étais pas renseignée plus que ça sur les confréries. C’était loin d’être ma priorité. Cependant, je savais que je n’allais pas y échapper. Déjà parce que, comme le disait Louison, ces confréries occupaient une place importante dans la vie du campus. Et ensuite, parce que je m’étais promise de faire des efforts d’intégration et pour ça, le mieux était de passer par ce système, n’est-ce pas ?

- Tu as des questions à leurs propos ? Ou je te fais une présentation complète ? »

Apparemment, je m’étais perdue trop longtemps dans mes pensées et ma cousine avait anticipé mes interrogations. J’essayais de réunir les informations que j’avais déjà, mais je n’étais même pas sûre d’avoir retenu le nom de toute les confréries. Je secouais la tête avant de répondre :

- Et bien, je n’en sais pas grand chose. Pourquoi est-ce qu’elles sont si importante que ça ? Nous sommes dans une université, la priorité devrait aller aux études, et non à la sociabilité, non ?

Avant de passer à la présentation, j’avais besoin de ces quelques éclaircissements. Quitte à rejoindre une confrérie, autant avant, être assurée de leur utilité. Il était hors de question que je perde mon temps. Mais si Louison m’assurait que les confréries étaient importantes, alors il devait bien y avoir une raison. Je faisais confiance à ma cousine là dessus, elle n’était pas dû genre à perdre son temps non plus.

- Et je veux bien que tu me fasses une présentation aussi. Après tout, il n’existe pas de savoir inutile.

Que je rejoigne une confrérie, ou pas, il était toujours bon d’avoir des informations sur ce qu’il se passait sur le campus en général, savoir à quoi s’attendre. Je savais que j’avais tendance à avoir la tête ailleurs, mais quitte à rater par la suite quelques faits d’actualité universitaire, au moins je partirai sur de bonne base pour comprendre les différents événements universitaires.

La première question de Joséphine fit sourire sa cousine. C'était tout à fait son genre de négliger l'importance de ce monde que tous connaissaient pourtant. Louison y était aussi attachée que sa compagne ne l'était pas, et elle espérait parvenir à l'y amarrer à son tour. Son navire avait navigué dans des eaux troubles trop longtemps.

« - Je ne sais pas lequel est plus important que l'autre, mais même si tu t'es toujours appliquée à l'ignorer, ta vie sociale est primordiale. Tu dois la contrôler avec soin. Les études te permettent d'être capable de saisir les opportunités, mais c'est ton cercle qui les offre à toi. Tu vois ce que je veux dire ?

Elle s'avança légèrement, cherchant dans son sac à main son paquet de cigarettes pour en extraire une. Le fait que fumer soit d'une absurdité déconcertante ne l'avait jamais quittée, mais quoi qu'on en dise ça facilitait aussi son rapport aux autres. Elle aimait penser qu'elle le contrôlait sans mal et ne flanchait pas lorsqu'elle était seule, mais elle faisait démonstration à l'instant que même elle abdiquait parfois face à cette basse addiction.

- C'est pour ça que tu dois absolument intégrer une confrérie, et pas n'importe laquelle. Il n'est pas juste question de personnes avec lesquelles tu t'entendent bien et tu passes de bons moment, c'est assez surfait en fin de compte, tu dois voir plus loin. Ceux que tu fréquentes doivent être ceux qui t'accompagneront dans ton avenir.

Elle fit une légère pause le temps de l'allumer puis posa son briquet.

- J'ai intégré celle des Alpha Chi Omega à ma première année ici. On n'y admet pas n'importe qui – nul part, d'ailleurs, mais là encore moins. Si tu veux, on y retrouve … C'est vaste, mais on peut résumer ça en disant que pour majorité d'entre nous, nous serons les leaders de demain. Ce n'est peut-être pas la moins stricte, mais c'est surtout la plus prestigieuse. C'est là mieux que nul part que tu te créeras un réseau solide.

Chez les Gamma Psi Epsilon, c'est une sorte de bande d'artistes. Si je dois parler en toute objectivité, il y a de bons profils chez eux, et d'autres ratés tu t'en doutes, mais Charlie … Elle en est à la tête et même si elle aime se la jouer hors du système, elle fait tout pour nous détrôner et prendre notre place. Et après ça ose nous reprocher notre hypocrisie.

Je passe rapidement sur les Thêta Thau Pi, nos sportifs, les Phi Sigma Delta, un groupe de scientifique qui s'est perdu dans un autre monde, et les Kappa Lambda Iota, qui s'ils organisent les plus grandes fêtes de l'université n'ont aucun autre objectif, parce que je ne pense pas que tu t'y retrouves chez eux. Reprends-moi si je me trompe. »

La tirade de la jeune femme s'étirait pour sembler interminable, et elle espérait n'y avoir pas perdu son élève. Joséphine assimilait assez vite toute information, si elle ne se fourvoyait pas, et elle ne l'infantilisait pas en s'arrêtant sur chaque point pour vérifier qu'elle l'avait comprit.

M’appliquer à ignorer l’importance de la vie sociale ? Qu’est-ce que sous-entendait Louison ? Quoique, ce n’était même pas du sous-entendu à ce niveau. Je fronçais légèrement les sourcils. Si j’avais moins de retenue, j’aurais volontiers fait part de mes pensées à ce sujet à ma cousine. Mais non, rien, hormis ce petit changement d’expression qui pouvait être pris pour de la simple concentration. J’hésitais un instant, puis hochai la tête pour montrer à Louison que je suivais son propos. Je n’étais pas totalement naïve non plus, je savais que les opportunités ne tombaient pas du ciel. Et quand bien même une telle chose pouvait arriver, fallait-il encore en avoir conscience et savoir saisir cette opportunité.

Ayant posé beaucoup de questions à Louison, je la laissais poursuivre son discours sans oser l’interrompre. Je la regardai sortir une cigarette, sans émettre de commentaire. Je surprendrais personne en disant que je ne fumais pas, rien que l’odeur du tabac ne me plaisait guère. Mais je n’allais pas empêcher Louison de faire ce qu’elle voulait. Je savais qu’il était difficile de se défaire de ce genre d’addiction. Ce n’était certainement pas à moi de lui faire la morale à ce sujet. Je n’aimais pas tant la réponse que m’offrait Louison. Mais j’imagine qu’elle avait raison. Nous étions à l’université pas seulement pour apprendre, mais pour construire notre avenir et cela passait pas nos relations.

La brune enchaîna alors avec une description des confréries. Ou tout du moins, celles qui lui semblait les plus importantes. Si je comprenais bien, de son avis aucune confrérie ne valait vraiment le coup, si ce n’était les Alpha Chi Omega dont elle faisait partie. Ce n’était pas un avis très objectif pour le coup. C’était compréhensible. Puis Louison n’avait pas tort, il y avait peu de chance que je trouve ma place parmis les sportifs, les scientifiques ou les fêtards. Il ne restait que sa confrérie et celle des Gamma Psi Epsilon.

- Vous détrôner ? Comment ça ? Il y a un classement des confréries ? Comment est-ce que c’est calculé ? En terme de popularité ou de résultats ?

J’avais bien compris qu’il y avait des rivalités entre les confréries, mais pas qu’il existait un réel classement. Comment pouvait-on juger un groupe de personne au dessus d’un autre.

- Et donc… Charlie, j’imagine que c’est elle à la tête des Gamma ? Qui est en charge des Alpha ?

Quitte à devoir choisir entre ces deux groupes, autant en savoir aussi un peu plus sur leurs leader. Surtout qu’il devait s’agir de personnes à connaître sur le campus. Autant que je ne passe pas pour une totale imbécile su mon chemin devait venir à croiser l’un deux.

- Je n’ai pas vraiment l’intention de devenir un leader, je comprends que les opportunités, les relations sont importantes, mais tu crois que les Alpha voudraient bien de moi ?

C’était totalement hypothétique. Je n’étais même pas sûre de rejoindre une confrérie dans l’immédiat. Certes, je m’étais promis de le faire et aux dires de Louison, ce serait passé à côté du gros de mes études supérieures. Mais comme je l’avais dit auparavant, il était hors de question que je rejoigne une confrérie si c’était simplement pour rejoindre des espèces de guéguerres entre étudiants. Nous n’étions plus au lycée.

Joséphine, loin de se contenter des quelques informations qu'elle venait de recevoir, en demanda bien d'autres. Parler des confréries ainsi avec une novice, hors de l'Université, amusait beaucoup Louison et elle se fit une joie de lui répondre encore.

« - Vous détrôner ? Comment ça ? Il y a un classement des confréries ? Comment est-ce que c’est calculé ? En terme de popularité ou de résultats ?

- C'est un ensemble.

- Et donc… Charlie, j’imagine que c’est elle à la tête des Gamma ? Qui est en charge des Alpha ?

- C'est ça, pour Charlie. Chez les Alpha, notre leader s'appelle Hope.

Son visage ne cacha pas les ressentiments qu'elle éprouvait à son égard. Le fait qu'on puisse l'apprécier la dépassait même, mais c'était peut-être parce qu'elle la connaissait trop bien, devant supporter sa présence au quotidien. Plus le temps passait, plus elle n'avait qu'une hâte : que l'année se termine et qu'Hope prenne congé. Heureusement qu'elle était très proche des autres membres les plus influents de leur maison ou elle ne l'aurait pas supporté.

- Je n’ai pas vraiment l’intention de devenir un leader, je comprends que les opportunités, les relations sont importantes, mais tu crois que les Alpha voudraient bien de moi ?


L'aînée l'observa un instant. Il était exclu qu'elle fasse preuve d'hypocrisie, elles étaient assez proches pour qu'elle l'aide vraiment en étant sincère. Elle préféra donc réfléchir avant de parler.

- C'est évident, d'autant plus que tu as mon soutien. Tu as de nombreuses qualités que nous recherchons. Après … Tu dois être consciente des efforts qu'être intégrée demandent. Comme tu l'imagines, ce n'est pas juste habiter avec de nouvelles personnes et partager un nom, ça va bien au-delà. La première année est dure. »

Elle n'enjoliverait pas le statut de bizut, pas avec sa cousine. Le plus important était qu'elle prenne la bonne décision en ayant toutes les clés pour ça. Elle ne la sous-estimait pas et savait qu'elle était capable de surmonter les épreuves auxquelles on le confronterait, mais en valait-ce vraiment la peine ?

Avant que la cadette puisse prendre la parole, une serveuse les interrompit pour prendre leur commande. Louison demanda un jus, laissant sa compagne faire son choix.

Hope. Je notais son nom dans un coin de mon esprit et aussi la façon dont Louison prononçait son nom. Il s’était passé quelque chose ? Elle venait de désigner Charlie comme une hypocrite. Mais apparemment la leader des Alpha n’était guère plus appréciable ? Ou alors il existait quelques différends entre ma cousine et Hope ? Je n’osais pas poser de question à ce sujet. Cela ne me concernait pas après tout. Je n’allais pas me montrer envahissante, puis je préférai me faire mon propre avis sur les personnes plutôt que de partir avec des aprioris. Même si, je savais que je ne pourrais pas m’empêcher d’être influencée par les paroles de Louison.

Pour le coup, j’avais espéré que ma cousine me parle un peu plus de ces leaders, mais elle ne semblait pas très encline à le faire. Alors je n’insistai pas et m’intéressai à d’autres interrogations.

- C'est évident, d'autant plus que tu as mon soutien. Tu as de nombreuses qualités que nous recherchons. Après … Tu dois être consciente des efforts qu'être intégrée demandent. Comme tu l'imagines, ce n'est pas juste habiter avec de nouvelles personnes et partager un nom, ça va bien au-delà. La première année est dure.

J’affichai un petit sourire. Je sais, c’est ridicule, ça semblait logique d’avoir le soutien de sa famille. Mais j’étais tout de même contente et rassurée de l’entendre. Louison pensait que j’avais de quoi rejoindre, ce qui était, d’après ses dires, la meilleure confrérie de l’université. Ce qui n’était pas rien. Puis j’avais des qualitées recherchées ? J’avais du mal à le croire moi-même. Ma modestie hésita à contredire Louison, mais mon esprit était plus préoccupé par la fin de sa réplique.

- Dure ? Comment ça ? Je dois m’attendre à des épreuves en particulier ? Qu’est-ce qu’il va se passer ?

Je savais qu’on appelait les nouveaux les “bizuts”, mais je ne pensais pas qu’il y avait vraiment encore des bizutages de fait à l’université. Cela ne me mettait pas des plus à l’aise, je devais bien l’avouer. Déjà, l’idée de participer aux soirées étudiantes ne me rassurait pas, mais j’étais prête à faire des efforts. Si en plus Louison elle-même disait que l’année allait être difficile. Il y avait de quoi être inquiète.

Ses propos manquaient de clarté, et Louison dut développer sur cette année si particulière qu'était celle de bizut. Pour plus d'objectivité elle se baserait sur ce qu'elle aurait pu voir et non ce qu'elle avait vécu, sachant qu'elle n'avait jamais été persécutée. Les scènes auxquelles elle avait assistées n'avaient jamais non plus été terribles, mais les échos dont elle savait ne pouvoir douter racontait une autre histoire.

« - C'est comme pour les examens d'entrée universitaire : plus elles sont prestigieuses, plus elles sont exigeantes. Sauf que ton examen d'entrée durera un an et que tu devras y faire tes preuves.

Elle se replongea un instant dans son passé, revoyant ce qu'on lui avait demandé. Assez intuitive, elle avait suffisamment anticipé pour rarement recevoir d'ordres, moins encore directs. Leur leader de l'époque, qu'elle adorait, le lui avait bien rendu. Qu'exigeait-on d'eux, déjà ?

- Plus tu te montres faible et effacée, plus tu seras une proie facile. On le sait tous, il y a ces gens qui n'existent qu'en écrasant les autres. Ils veulent paraître meilleurs en se comparant et pas en le devenant.

Plus elle parlait, plus elle divaguait. Elle aurait pu faire une thèse sur le sujet tant ce genre de comportement l'agaçait. Ça démontrait, au mieux un attrait pour la simplicité, au pire une incapacité à évoluer. D'un haussement de sourcils, elle se recentra.

- Enfin, ce n'est pas le sujet. Les Alpha sont les meilleurs et le savent, il est exclu de se comporter autrement. Tu ne peux pas faire n'importe quoi, ni être avec n'importe qui. Ton image est plus importante que ce que tu es vraiment. »

Elle voulait que Joséphine les rejoigne, bien sûr, mais pas sans y avoir été préparée. Si elle avait besoin de temps pour avoir la force de s'abandonner, qu'elle le prenne. Nombre d'outsiders étaient la preuve qu'un rejet de leur part pouvait être dévastateur.

Il n’y avait définitivement pas grand chose de réjouissant à propos de ses confréries. Plus Louison me renseignait à leur sujet, moins j’avais envie de faire partie de ce système. Et pourtant, je savais qu’il était essentiel et je ne pouvais pas négliger cet aspect au cours de mes études supérieures. J’avais bien l’intention de réussir ma vie, de ne pas passer les années qui suivent mon diplôme à chercher du travail, sans succès. Certes, je ne me faisais pas trop d’illusions non plus. Je savais pertinemment, que je pourrais être des plus diplômées avec un bon cercle de connaissances, cela ne ferait pas tout. Le monde du travail était sans pitié.

Je voyais bien que ma cousine se perdait dans ses pensées pendant qu’elle me parlait. De la nostalgie, sans doute. Vu le temps que je passais à divaguer mentalement, je ne pouvais pas lui en vouloir. Je laissai donc Louison rêvasser, patiente, je n’avais aucune raison de la presser. Après tout, nous avions toute la journée devant nous.

- Plus tu te montres faible et effacée, plus tu seras une proie facile. On le sait tous, il y a ces gens qui n'existent qu'en écrasant les autres. Ils veulent paraître meilleurs en se comparant et pas en le devenant.

Je n’aimais pas ce discours. Parce que quand on parlait de personne effacée, je me sentais particulièrement visée. Et Louison le savait parfaitement que je n’étais pas du genre à me mettre sur le devant de la scène. Et il était bien hors de question que je me force à être quelqu’un que je n’étais pas, simplement pour une question de réputation. Quant à se faire écraser par les autres, triste à dire, mais je voyais très bien de quoi elle parlait.

- Enfin, ce n'est pas le sujet. Les Alpha sont les meilleurs et le savent, il est exclu de se comporter autrement. Tu ne peux pas faire n'importe quoi, ni être avec n'importe qui. Ton image est plus importante que ce que tu es vraiment. »

Soudainement, j’avais l’impression de voir ma cousine sous un autre jour. Ca me rendait perplexe. J’avais toujours eu une haute opinion de Louison. Je ne doutais pas qu’il lui soit naturel de faire partie de l’élite. Mais ce qu’elle me racontait sur ces derniers n’avait rien de très appréciable. Je n’aimais pas m’opposer, je n’aimais pas semer la discorde. Cependant, je ne pouvais pas non plus mentir. Pas à ma cousine. Je pris un moment pour choisir les bon mot avant de lui répondre :

- Dans ce cas. Je suis désolé Louison. Mais il est bien hors de question que je rejoigne les Alpha. Tu comprendras que je ne peux pas cautionner un tel comportement.

J’essayais de rester polie, mais je ne pouvais pas masquer le mon ton décidé. Il en faudrait beaucoup pour me faire revenir sur ma décision.

- Je ne doute pas que tu aies fait le crois qui te semblait le plus judicieux. Cependant, relation ou pas. Cela va totalement à l’encontre de tous mes principes. Je veux bien faire des efforts pour sortir de ma bulle. Toutefois, je ne peux pas devenir quelqu’un d’autre. Je préfère lire une comédie que la jouer.

Au moins ça avait le mérite d’être clair, non ? J’espérais que Louison ne m’en voudrait pas trop. Je ne voulais pas mettre une mauvaise ambiance. Et je ne lui en voulais pas pour ses propos. Malgré mes paroles, j’étais reconnaissante qu’elle aie été honnête sur sa confrérie. Mais j’avais l’étrange impression qu’elle cherchait à m’influencer, et je n’aimais pas ça. Mais peut-être que je me faisais des illusions.

Louison crut voir le visage de sa protégée sur durcir, mais peut-être n’était-ce qu’une impression. Cette dernière quoi qu’il en soit se méprit sur ses intentions.

« - Dans ce cas. Je suis désolé Louison. Mais il est bien hors de question que je rejoigne les Alpha. Tu comprendras que je ne peux pas cautionner un tel comportement.

Elle faillit la reprendre, lui expliquer qu’elle avait grossi le trait, qu’ils n’étaient pas tous des tortionnaire et qu’elle-même ne maltraitait personne. Elle se sentait presque insultée, dépeinte comme une personne immonde qui n’avait ni morale ni éthique. Ce n’était pas ce qu’elle était et elle ne s’en sentit pas concernée, Devinant qu’elle avait encore à s’exprimer, elle se tut et l’écouta poursuivre.

- Je ne doute pas que tu aies fait le crois qui te semblait le plus judicieux. Cependant, relation ou pas. Cela va totalement à l’encontre de tous mes principes. Je veux bien faire des efforts pour sortir de ma bulle. Toutefois, je ne peux pas devenir quelqu’un d’autre. Je préfère lire une comédie que la jouer.

- Sans rien assurer, c’est ce qu’en je pensais, j'attendais juste que tu le confirmes. Tu saurai le supporter, mais ça demande certains sacrifices. C’est pour ça que j’ai voulu t’expliquer de quoi il s’agissait sans douceur, sans l’édulcorer.

Elle parla avec légèreté, sans reproche puisqu’elle n’en ressentait pas. Le temps ferait son œuvre, elle savait ce qu’elle voulait et comment l’obtenir, que son avenir était chez les Alpha. À voir ce qu’il en serait pour Joséphine.

- Je ne cherche pas à t’embrigader, fais le choix qui servira le mieux tes intérêts. On peut étudier les autres confréries pour voir pour laquelle tu devrai opter ? »

Je regrettais mes paroles presque immédiatement après les avoir dites. Certes, j’avais voulu être claire et honnête avec ma cousine. Mais est-ce que je ne l’avais pas blessée au passage et est-ce qu’il n’aurait pas mieux valu que je garde mon avis pour moi-même ? Possible. Mais c’était trop tard, il fallait penser à tout ça avant Josie. Pour le moment, je pouvais qu’être reconnaissante envers Louison pour m’avoir laisser le temps de m’exprimer sans m’interrompre et de ne pas avoir perdue son calme.

- Sans rien assurer, c’est ce qu’en je pensais, j'attendais juste que tu le confirmes. Tu saurai le supporter, mais ça demande certains sacrifices. C’est pour ça que j’ai voulu t’expliquer de quoi il s’agissait sans douceur, sans l’édulcorer.

C’est bien ce que je pensais, Louison ne pensait pas à mal. Au contraire, elle en voulait pas que je me fasse de fausses idées et que je m’en prenne plein la figure contre mon gré. Honteuse, je n’osais même plus lever le regard vers ma cousine.

- Je suis désolé, je… merci d’avoir été honnête, tu as raison je…

Je ne savais pas comment formuler mes excuses plus correctement. A croire que toutes l’éloquence que m’avait donné mon indignation était partie avec cette dernière. Heureusement, Louison ne sembla pas s’en formaliser et repris :

- Je ne cherche pas à t’embrigader, fais le choix qui servira le mieux tes intérêts. On peut étudier les autres confréries pour voir pour laquelle tu devrais opter ?

Je hochais la tête doucement, les yeux toujours baisser. J’essayais de réunir la confiance en moi qui s’était éparpiller un peu partout. Reprendre un peu de contenance. Dans le même temps, je profitais de mon silence pour réunir les informations que m’avait donné Louison sur toutes les confréries. Je fini par me lancer timidement :

- Et bien, je ne suis pas une sportive, je n’ai pas l’esprit très scientifique, et je crois que je me ferais encore plus écrasée par les fêtards que les autres alors… Il ne reste qu’une seule option n’est-ce pas ?

On avait presque l’impression de que je disais par dépit. Mais pas vraiment, j’étais vraiment intéressée par les Gamma. Juste, j’avais du mal à surmonter ce sentiment de honte, puis Louison ne m’avait pas fait beaucoup d’éloge à leur égard. Je me décidais tout de même à relever la tête pour poursuivre :

- A vrai dire, faire partie des artistes me conviendrait bien. Mais d’après ce que tu disais, si Charlie est une belle hypocrite, l’ambiance ne doit pas y être si appréciable.

Je grimaçai et fini :

- Mais si on commence comme ça, il n’y a aucune confrérie parfaite, n’est-ce pas ?

Je tentais un petit sourire. Louison était calme et sa voix ne semblait pas pleine de reproches. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’elle m’en voulait tout de même. Après tous, elle prenait la peine de passer cette journée à Los Angeles avec moi, de répondre à mes questions et c’est comme ça que je la remerciais ? Tu ne gères pas du tout aujourd’hui Josie.

L'assurance de Joséphine s'évapora, elle ne cacha pas son trouble qui peut-être même se nuançait de honte. Louison ne détacha pas son regard d'elle pour tenter de comprendre ce changement à travers son attitude. Elle n'avait pas eu l'impression d'être trop sévère mais son ton était souvent plus rude qu'elle ne le souhaitait. Avait-ce été le cas ?

« - Et bien, je ne suis pas une sportive, je n’ai pas l’esprit très scientifique, et je crois que je me ferais encore plus écrasée par les fêtards que les autres alors… Il ne reste qu’une seule option n’est-ce pas ? A vrai dire, faire partie des artistes me conviendrait bien. Mais d’après ce que tu disais, si Charlie est une belle hypocrite, l’ambiance ne doit pas y être si appréciable. Mais si on commence comme ça, il n’y a aucune confrérie parfaite, n’est-ce pas ?

- C'est comme une société de plus grande envergure, la question c'est de savoir si on est en accord avec ce qu'elle défend et ses règles. Si ce n'est pas le cas certains les changent, d'autres les contournent, d'autres encore s'écrasent … Mais non, aucune n'est parfaite.

Elle parlait avec plus de douceur pour tempérer la conversation, elle ne voulait pas mettre sa cousine mal à l'aise. L'année n'avait pas encore commencée qu'elle l'angoissait déjà, et ce n'était certainement pas le but.

- Je ne connais pas bien Charlie, mais je ne suis pas sûre qu'elle soit hypocrite avec les autres, c'est plutôt sa manière d'agir au sein des confréries. De toutes manières, elles ne sont pas le reflet de leurs leaders, et heureusement. Crois-moi Charlie vaut bien mieux qu'Hope. Les autres ne sont pas exemplaires non plu, après. »

Un haussement de sourcil dépité accompagna ses propos. Ils étaient des gens normaux, qui mis sur le devant de la scène voyaient leurs erreurs scrutés par tous.