Please stop (Ft. Louison)

Please stop

Compliqué de passer du statut de populaire à celui d'outsider. Carla s'y est toujours pas habitué non, elle regrette d'avoir perdu ses privilèges d’antan associés à sa confrérie. On lui a posé la question des dizaines de fois pour savoir si ça lui faisait quelque chose et elle répondait que non. Elle ajoutait même que sans elle pouvait être populaire sauf que… c'est plus compliqué que ce qu'elle pensait.
Malgré tout, le fait qu'elle soit outsider lui pose la majorité du temps de gros problèmes. Comme par exemple pour trouver un larcin pour faire ses devoirs à sa place. Son nouveau cursus lui plaît énormément mais quand elle se retrouve face à un exercice compliqué comme là, déléguer son travail à un autre ça l'arrangerait grandement !
Elle pourrait demander à un outsider de lui faire mais elle les trouve craignos quand même et évite de trop se mélanger à eux. C'est le bas de l'échelle sociale dit-on.

Carla est à la bibliothèque du campus, ce qui est bien rare notons le ! C'est clairement pas le genre d'endroit qu'elle fréquente en temps normal. Mais il lui fallait un peu de calme, chose qu'elle n'aurait eu nul part ailleurs. A part peut-être dans son appartement mais le devoir est à rendre pour l'heure d'après et très clairement elle n'aurait pas eu le temps de faire l'aller/retour.
Sauf que c'est tout sauf le calme plat comme ça devrait l'être normalement. Trop de bruits aux alentours, des gens sans doute qui doivent ragoter sur elle peut-être au passage. Mais ça la fait sourire parce que ça reste bon pour sa popularité, enfin normalement.
Un truc qui l'agace par dessus tout, ce sont les bruits parasites. Quelqu'un s'était posé à l'autre bout de sa table quelques minutes plus tôt. Elle n'avait rien dit, préférant se concentrer sur son exercice. Sauf que là c'est trop. « Tu peux mettre ton téléphone en mode avion s'il te plaît ? » qu'elle demande avec un faux sourire à la brune. La politesse déguisée c'est évidemment la meilleure des choses à utiliser. "Ou faut que je te montre comment faire ?"

code par drake.

@Louison Lavellier & Carla Osborne

Please stop Avec Carla Osborne

S'il y avait bien une tare que Louison s'interdisait, c'était laisser les événements extérieurs empiéter sur ses projets. Peu importe la gravité de ce qu'il se passait, la terre pouvait bien se consumer sous ses pieds, elle se devait de gérer la crise. Et si elle n'en était pas capable, l'ignorer tout bonnement. C'était pour cette raison qu'elle n'était pas rentrée en Angleterre malgré l'hospitalisation de sa mère. Lorsqu'elle avait reçu l'appel de son père la prévenant qu'ils avaient eu un accident de voiture, son premier réflexe avait été de chercher le vol le plus court. Elle avait changé d'avis avant de valider son achat ; leurs vies n'étaient pas menacées et même si elle mourrait d'envie d'être auprès d'eux, elle les retrouverait bientôt. Hors de question de négliger ses études pour une angoisse fugace.

Inconfortablement installée à l'une des tables bondées de la bibliothèque elle aussi pleine à craquer, elle étudiait un livre qu'elle ne pouvait emporter hors du bâtiment, prenant des notes. En temps normal l'ambiance studieuse du lieu l'apaisait mais ce jour le calme environnant ne suffirait pas à aplanir l'océan anxieux de son esprit. Allant à l'encontre de ses principes elle n'avait même pas éteins son portable. Elle avait horreur des gens qui se permettaient de ne pas le mettre sur silencieux alors qu'elle étudiait mais elle ne pouvait rester injoignable alors que sa mère était à l'instant même en salle d'opération. S'il y avait la moindre complication, même le plus infime des dérangements, elle devait en être immédiatement informée.

Ses notifications teintaient souvent, et elle répondait aux quelques personnes les entendant pas un regard désolé auquel eux-même offraient des sourires compréhensifs. Peu savaient dans quelle situation elle se trouvait, mais elle n'avait pas besoin de s'expliquer. Il n'émanait pas de Louison cet aura d’extrême nonchalance qui scandait « peu importe votre confort ou même votre présence, seule la mienne vaut ». Elle restait toujours discrète si la situation l'imposait, assez pour que son écart ne sonne pas comme une attaque. Sa place dans la hiérarchie sociale de la fac devait aider aussi.

Tandis qu'elle essayait toujours de se concentrer sur son travail sa sonnerie retentit. Elle vérifia avec précipitation le numéro qui s'affichait sur l'écran. Ce n'était que l'une de ses amies qui, alors qu'elle n'était pas responsable, aurait pu subir toute sa frustration. Une voix l'en empêcha.

Carla Osborne, qu'elle connaissait de nom, était une outsider qui avait avant son arrivée appartenu à sa confrérie. Elle en avait été exclue lors de sa césure, c'était la règle. D'un ton qui ne plut absolument pas à Louison elle lui demanda de se mettre en mode avion, ajoutant une remarque des plus arrogantes. Qui était-elle pour s'adresser à elle ainsi ? L'anglaise avait entendu parler de ses efforts pour se rapprocher de ses anciennes amies, et elle semblait oublier que certains occupaient désormais des postes bien plus prestigieux que ne l'avaient été le sien à l'époque.

« - Je sais faire, merci, répliqua-t-elle avec acidité, et je l'aurais déjà fait si j'avais eu le choix. J'attends un appel très important et il faut aussi que je rende ce devoir. Si j'avais pu travailler chez moi je n'aurais imposé ça à personne mais certains jugent de toute évidence leurs documents trop précieux pour que nous puissions les emprunter. »

Critique à peine dissimulé pour les bibliothécaires ou membres de l'administration responsables. Elle aurait été bien mieux enfermée dans sa chambre, n'aurait dérangé personne et ne l'aurait pas été.

C.D.